Épizooties vectorielles : point de situation en cartes
Les données du ministère de l’Agriculture confirment l’évolution rapide des deux grandes épizooties vectorielles touchant les ruminants en France : la FCO et la MHE. Ces cartes permettent de le vérifier. [Article initialement paru le 5 août 2025, régulièrement actualisé]
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
On s’y attendait, la fièvre catarrhale ovine (FCO) est bien de retour. Deux sérotypes du virus (3 et 8) sont actuellement en circulation sur le territoire.
FCO : L’Ouest et la Bretagne touchés
Nouveauté : cette année, la répartition géographique des troupeaux touchés évolue. Alors que le sérotype 3 s'était initialement diffusé par le Nord-Est, il touche désormais l’Ouest, avec une forte circulation en Bretagne, région jusque-là plutôt épargnée. La forte densité en élevages et le faible relief pourraient y favoriser la propagation du virus.
Autre facteur : l’immunité des troupeaux. Dans les zones fortement touchées en 2024, de nombreux animaux ont contracté la maladie et développé une immunité naturelle, ce qui freine aujourd’hui la réapparition de foyers. En Bretagne, au contraire, les animaux ont peu été exposés et se trouvent davantage sensibles à l’infection.
Propagation plus rapide que la MHE
Les mécanismes de diffusion de la FCO ne sont pas encore totalement élucidés. Probablement importée depuis les Pays-Bas, le sérotype 3 a d’abord touché le nord-est de la France en août 2024, avant de gagner progressivement d’autres régions. Après une pause hivernale, la reprise d’activité observée en 2025 semble repartir non pas du foyer initial, mais des zones les plus éloignées atteintes lors de la vague précédente,
Celle-ci se propage en tout cas plus rapidement que la MHE. Ce constat pourrait tenir à une meilleure affinité du virus avec les culicoïdes, qui “l’embarquent” plus facilement, mais aussi au fait que la FCO touche les petits ruminants, contrairement à la MHE. Ces derniers pourraient jouer un rôle d’amplificateur et de relais, notamment dans les zones d'élevage ovin… à l’Ouest.
MHE : une maladie récente mais active
Apparue pour la première fois en France en septembre 2023, la maladie hémorragique épizootique (MHE) est causée par un virus proche de celui de la FCO. Contrairement à cette dernière, elle semble n’affecter que les bovins. Les symptômes sont similaires : fièvre, anorexie, troubles respiratoires, œdèmes… Introduite il y a deux ans depuis le Sud-Ouest via l’Espagne et le Portugal, la MHE a sévit en 2024, puis repris sa progression en 2025 après une pause en hiver. Les premiers départements touchés ont été les Pyrénées-Atlantique et la Sarthe. L’Est de la France, encore relativement indemne, bénéficie sans doute d’une meilleure couverture vaccinale.
La vaccination, seul levier efficace
Comme la FCO, la maladie hémorragique épizootique est également transmise par des culicoïdes. Capable de véhiculer les deux virus, ces minuscules moucherons peuvent se déplacer seuls sur plusieurs kilomètres, et jusqu’à 3 km/jour lorsqu’ils sont portés par le vent, voire davantage lors du transport d’animaux vivants par camion.
Pour l'une comme l’autre maladie, la vaccination reste le seul levier réellement efficace pour protéger les cheptels et endiguer la dynamique épidémique.
Source de la carte FCO : https://agriculture.gouv.fr/la-situation-de-la-fievre-catarrhale-ovine-fco-en-france
Source de la carte MHE : https://agriculture.gouv.fr/mhe-la-maladie-hemorragique-epizootique
Pour accéder à l'ensembles nos offres :